Témoignage d’un adhérent du SNPGH

Le conseil d’administration du SNPGH en accord avec l’adhérent souhaite partager à l’ensemble de la profession ce message venant clôturer une carrière professionnelle bien remplis.

Ce pharmacien hospitalier part à la retraite et a souhaité exprimer son ressenti sur la profession et son évolution au court du temps.

Le SNPGH le remercie vivement pour ce message et lui souhaite une bonne retraite bien méritée.

Chers confrères et consoeurs,
 
j’ai cessé mes activités professionnelles au 30 novembre 2023. Mon diplôme arrivait à péremption après 43 années de service.
Je vous remercie très sincèrement pour le travail syndical et d’information professionnelle, notamment sur le plan juridique, que le SNPGH a produit qui m’ont été précieux au cours de mes années d’exercice hospitalier.
 
La profession évolue. Je fais confiance à la génération qui me succède pour en défendre son rôle dans la protection de la santé publique, pour en développer la technicité au bénéfice du patient, ainsi que pour faire valoir l’indissociable dimension humaine de l’exercice de la pharmacie.
Nous pratiquons un métier utile, voire indispensable. La profondeur de la tâche demeure méconnue des citoyens, ce qui est dommage, mais n’est pas le plus gênant.
Par contre, l’ignorance de nos larges compétences, la suspicion comptable permanente, et le regard au mieux condescendant porté sur notre place dans un établissement de santé sont des handicaps ressentis quasi quotidiennement. La pharmacie mérite un meilleure considération qui passe par la compréhension de son objet profond. La mise en œuvre de la pharmacie clinique est probablement l’axe le plus fort à développer de manière à être reconnu(e)s comme des acteurs pleins et entiers du corps médical.
Confraternellement

Ce pharmacien a souhaité également rajouté

Quand je suis sorti diplômé de la faculté d’Amiens en juin 1980… le Sida n’existait pas, le sang était contaminé sans qu’on le sache, les seringues en verre étaient à usages multiples, la stérilisation et les gaz médicaux n’étaient pas monopoles pharmaceutiques, le Vidal était une succession de publicités à peine informatives où le Médiator ne présentait aucun dangers cardiaques, les stupéfiants étaient des « toxiques » pratiquement jamais prescrits… Le mot pharmacovigilance n’existait pas. Les « PUI » n’existaient pas, et la section H de l’ordre n’existait pas !
Ce n’était pas mieux avant. C’était autrement. Aujourd’hui c’est différent. Et ça changera encore. Ça s’appelle la vie.
La mienne poursuit son chemin sur des routes moins pharmaceutiques mais que j’espère tout autant hospitalières !